Prendre soin: un acte politique
« Prendre soin: un acte politique »
Résumé
Comment, d’une injustice révélée et d’une prise de conscience aiguë de la violence de l’industrie extractive, naît la nécessité d’agir ? Même si la question semble simple, la réponse, elle, n’est assurément pas la même pour toutes et tous.
Tandis que certaines personnes se réfugient dans le déni, choisissent de regarder ailleurs, d’autres adoptent une posture plus militante. Elles choisissent la parole plutôt que le silence, la résistance plutôt que la résignation. Pourtant, dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de s’adapter à une situation inacceptable, voire insoutenable. Et parce qu’ici, à Rouyn-Noranda, de nombreuses informations ont été dissimulées par les autorités censées nous protéger, la perte de confiance envers les institutions a engendré, chez certaines personnes, un profond sentiment d’insécurité et d’injustice. D’autant plus que ce constat s’ajoutait à l’absurdité de voir les intérêts d’une industrie primer sur les droits fondamentaux de la population locale. C’est dans ce contexte de crise que la nécessité d’agir s’est imposée, pour plusieurs, comme la seule façon de se libérer du sentiment d’impuissance. Et puisque l’on ne fait rien seul·e, la posture militante, abordée d’un point de vue personnel, le sera aussi d’un point de vue collectif. Elle s’inscrit dans un mouvement vivant et solidaire, qui souhaite faire de l’acte de prendre soin un acte politique, assumé et porté par l’ensemble de la collectivité.