Pouvoir règlementaire et hétérogénéité des cadres de référence dans la mobilisation pour la santé environnementale à Rouyn-Noranda

La participation à un mouvement social est un outil d’apprentissage politique. Ainsi, en cours d’implication, les personnes mobilisées développent des cadres de référence communs pour expliquer les problèmes qu’elles cherchent à résoudre et en identifier le(s) responsable(s). Lorsque les cadres de référence du mouvement résonnent auprès des personnes mobilisées, et particulièrement lorsque la mobilisation est fructueuse, il est attendu que ces représentations soient homogènes. Mais qu’en est-il lorsque, contrairement à nos attentes, les cadres de référence déployés divergent ? Cette proposition s’appuie sur une étude de cas qualitative de la mobilisation pour la santé environnementale à Rouyn-Noranda. À l’aide de données tirées de 43 entretiens réalisés entre septembre 2023 et janvier 2024, j’interroge la formation de référents au sujet des causes de la controverse et des cibles de la mobilisation. Je m’intéresse 1) à la manière dont les participant-e-s conceptualisent la relation entre la fonderie Horne et l’État québécois et 2) à la hiérarchisation des cibles de leur mécontentement. Sur ces deux aspects, je note une forte hétérogénéité dans le discours des participant-e-s. À partir de cette observation, je catégorise les référents mobilisés, puis j’explore certains mécanismes permettant d’expliquer leur hétérogénéité.